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Reportage sur Un Homme qui marche, de la prison à la scène

Un Homme qui marche, spectacle multiforme d'après l'Histoire du Soldat de Stravinski, est le dernier projet en date porté par l'Orchestre de chambre de Paris en collaboration avec le Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin.

Poursuivant l’ambition d’allier qualité artistique et engagement en milieu carcéral, l’Orchestre de chambre de Paris s’investit dans un projet original intitulé Un Homme qui marche. À la croisée des arts, cette production autour du thème de l’argent présente artistes professionnels et personnes détenues sur un pied d’égalité. Comme l’explique la metteuse en scène Héloïse Sérazin, habituée aux grosses productions professionnelles, travailler avec des personnes amateures et détenues représente un double challenge, où l’exigence artistique ne peut s’atteindre qu’au prix d’un certain lâcher-prise. Pour Irène Muscari, coordinatrice culturelle du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, il s’agit de redonner à des personnes particulièrement isolées confiance en elles et dans les autres et, pour cela, il importe de savoir prendre des risques. — Nicolas Droin [Propos extraits de notre magazine]

Dix personnes détenues incarnent sur scène le Soldat, tour à tour comme un seul corps ou comme un corps divisé, entourés d’un comédien et d’un chanteur professionnels, et de sept musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris placés sous la direction de Marc Hajjar. Les textes écrits par les personnes détenues dialoguent avec ceux de Ramuz et de Cocteau, et donnent au spectacle un ancrage contemporain, tandis que leurs voix se prêtent aux mélodies grinçantes de Kurt Weill qui viennent ponctuer la narration. Un spectacle présenté les 19 et 20 novembre à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet.

>> Lire l’interview d’Hélène Sérazin dans notre Magazine n° 18 

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